Dyslexie
Dyslexie
J’ai mal écrit les maux d’amour
J’ai l’ancre larguée aux amarres échouées
J’ai même la langue sertie de gemmes dorées :
J’aime l’aube ténue des points du jour.
J’ai l’inconstance des sentiments et la fébrilité de l’être obscur
Que le doute inonde quand les chats s’étirent.
De cette paresse fatale, de cette faiblesse finale,
Accouche une lutte intime et inégale
Vers la dyslexie de l’infinitésimal.
J’ai vu Zola étreindre Kafka,
Des écumes lettrées zébrer le ciel
D’éclairs de génies inavoués.
J’ai vu encore les aurochs cendrés
Dans le tumulte des sabots battre le pavé.
J’ai senti le vent frémir dans les feuilles argentées
Des tilleuls des villages du passé.
J’ai perdu le temps des corps et des âmes psalmodiées.
J’ai la dyslexie des formes mélancoliques.